Pensées nocturnes [PV Joey!]

Une sombre capuchon rabattu sur la tête, une silhouette feminine avançait le long de la barge, son ombre semblant être découpée sur l'horizon. Les yeux baissés au sol, la jeune femme marchait sur les galets, à la recherche de quelque chose... ou de quelqu'un. En fait, une présence inconnue la harcelait depuis un moment sur le continent noir. Sa présence, elle la ressentait, sans toutefois pouvoir déceler de quoi il s'agissait. à cet instant précis, la sorcière cessa de marcher, persuadée d'être suvie, et ce, par quelqu'un dont elle ne percevait pas l'énergie, chose très inhabituelle.

-Montrez-vous donc au lieu de rester tapis dans l'ombre tel un chien battu, siffla-t-elle entre ses dents, sans toutefois se retourner.

-Vous décevoir, commença-t-elle d'un ton arrogant, pour qu'elle raison devrais-je m'en rendre coupable?

La jeune femme percevait maintenant les pas de l'inconnu. Elle se tourna vers lui, ne laissant entrevoir que ses lèvres, sous son grand capuchon, où était dessiner un sourire méprisant. Elle écouta le charabia de son interlocuteur, sans l'interrompre, prenant soin de démontrer son désintérêt envers cet homme qui tentait de lui donner une leçon.

-Ma rencontre, dit-elle d'un ton amusé, sachez que de ceux qui ont eut l'honneur de croiser ma route, très peu sont encore vivant pour en parler...

Lorsqu'il prononça ses dernières paroles, la sorcière pencha légèrement la tête de côté. Lentement, elle retira son capuchon, plongeant son regard aux reflets argentés dans ceux de l'homme. Ainsi donc, il savait... Un sourire narquois s'étira à nouveau sur le visage d'albâtre de Naomya.

-Si facile, oui... sauf que, si je ne m'abuse, vous ne faites que ramener à ma mémoire ces souvenirs encore trop frais... vous n'avez pas créer cette crainte, ni même ma douleur... vous ne faite que la prolonger, tel un vulgaire emprunteur qui ne fait que copier ce que les autres ont fait avant lui...

Naomya resta face à lui, examinant son interlocuteur d'un oeil critique, consciente du danger potentiel qu'il pouvait représenter, ainsi que celui qu'elle représentait. Cependant, il semblait doté d'une double personnalité... ce qui pourrait éventuellement causer problème...

Son sourire narquois ne perdit nullement de son éclat, bien au contraire elle en avait entendu d'autre! Cependant, quelque chose attira son attention... un aigle, si, il avait raison, sauf sur un point.

-L'aigle est un prédateur, vif et intelligent. Sournois il est, mais rien ne lui échappe. Fier, droit et cruel, il cherche sa proie, jusqu'à ce que le moment soit venu... celui de la happer de plein fouet. Un homme de votre trempe devrait le savoir...

Un air suffisant et prétentieux enrobant chacun des traits de la jeune femme, elle avança de quelques pas vers son étrange interlocuteur.

-Vraiment? répliqua-t-elle à Joey d'un ton ironique. Je ne m'en étais pratiquement pas rendu compte...

Elle fronça légèrement les sourcils avant de poursuivre

-Auriez-vous l'obligeance, étranger, de me dire ce que vous attendez de moi?

La demoiselle soutint son regard sans broncher, malgré l'inconfort qu'elle ressentait. Croisant les bras sur sa poitrine, elle resta silencieuse un long moment, avant de finalement répondre:

-Alors pour quelle raison aurais je besoin de vous? Et comment pourrais-je oublier ce que j'ai du subir pour les caprices d'un souverain?

Naomya baissa les yeux au sol un instant. Elle ignorait si elle devait faire confiance à ce Joey, qui partageait sa conscience avec un homme qui ne lui inspirait pas confiance.

-Votre "frère"! Pourquoi s'acharne-t-il sur moi? Mon esprit n'est-t-il pas assez torturer ainsi?

La sorcière recula de quelques pas, en exprimant une moue dédaigneuse.

-Et dites à ce... Yeoj de rester loin de moi... autant du point de vue mental que... physique...

La jeune femme n'userait pas de ses pouvoirs, parce que sa curiosité l'emportait sur son orgueil et sa volonté de faire taire l'autre. Cependant, il n'avait pas intérêt à s'approcher de trop près.

Naomya resta sur place, observant l'homme qui se tenait devant elle. Elle savait qu'il devait avoir raison sur ce point. Durant sa longue vie, elle avait vu et vécu les pires atrocités qu'un être normal aurait pu supporter. Elle ne pouvait pas les oublier. C'était elles qui la maintenait en vie, qui lui prouvait sa force, sa supériorité sur tous ceux qui n'avait pas tenu tête à ces horreurs; et ça, personne ne pourrait jamais rien y changer.

-J'ignore de quelle façon réagir autrement, fini-t-elle par lâcher en gardant les yeux posés sur les galets.

Elle releva la tête vers l'étranger avant de répondre en croisant les bras sur sa poitrine:

-Et vous pensez peut-être avoir le droit de m'en donner sans que ça me provoque? Pff... Et dites lui que la seule façon dont il pourra me voir sera avec cette cape et ce capuchon rabattu sur la tête!